Faire décoller et développer l’économie du solaire en zone UEMOA

Forum du 45ème Anniversaire de la BOAD

14 – 15 Novembre 2018 ; Lomé

Contribution de Luc GNACADJA, Président de GPS-Dev

Panel 1 : Faire décoller et développer l’économie du solaire en zone UEMOA

Sommaire de la contribution

  1. Accès à l’énergie en zone UEMOA : Un état des lieux en 5 points
  2. La nouvelle donne des EnR et en particulier du solaire
  3. L’énergie solaire offre une nouvelle rationalité économique pour le développement durable des pays de l’UEMOA
  4. Conditions & stratégies nécessaires pour le développement d’une véritable économie régionale du solaire
  5. Investissement et productions privés : Rôle du secteur privé et conditions nécessaires à son essor dans une perspective de création d’emplois
  6. Quel mécanisme de financement communautaire pour le développement d’une économie du solaire (et des EnR) ?

Selon les saisons et les conditions d’accès au marché le plus proche, Madame Lafia perd jusqu’à 40% de sa production agricole faute d’accès à une source d’énergie adéquate pour la conservation et la transformation de ses récoltes de produits vivriers. Le soir, de retour de l’école, ses enfants ne peuvent pas, comme certains de leurs camarades, apprendre leurs leçons et faire leurs devoirs, toutes choses qui limitent leurs performances scolaires. A la nuit tombée, la sage-femme de l’unité sanitaire de son village ne peut procéder à des accouchements qu’à la lueur d’une lampe tempête et ne dispose pas d’un stock bien conservé de vaccins pour nouveau-nés. Mme Lafia pourrait résumer sa situation par la métaphore suivante : « Quand la nuit tombe, nous avons l’impression de rentrer dans une tombe », métaphore citée par le célèbre photographe Pascal Maitre dans son exposition itinérante intitulée : « Quand l’Afrique s’éclairera ».

Mais l’énergie électrique, plus que l’éclairage la nuit, est source de vie. « L’électricité est le sang de l’économie » a dit le Président de la BAD. Cependant, au sein de l’UEMOA, deux ménages sur trois en moyenne en sont privés ; en milieu rural il s’agit, dans la plupart de ses états membres, de plus de 9 ménages sur dix.

Par ailleurs, les dynamiques démographiques et socio-économiques (croissance de la population, urbanisation, émergence d’une classe moyenne) ont rendu obsolètes la plupart des plans stratégiques élaborés pour le développement du sous-secteur de l’énergie électrique, quoique certains soient assez récents (2015 par exemple). Cette obsolescence est pour partie liée aux évolutions disruptives qui depuis 2010 ont bouleversé le secteur des énergies renouvelables (EnR). Il devient essentiel pour l’UEMOA et ses pays membres de pleinement intégrer cette nouvelle donne au cœur de laquelle se trouve l’énergie solaire, vu son potentiel dans l’espace communautaire.

  1. Accès à l’énergie en zone UEMOA : Un état des lieux en 5 points
  1. 1ère source d’énergie : l’usage traditionnel de la biomasse surtout en milieu rural, cette consommation du bois de chauffe accélère le déboisement et la désertification ;
  2. 2ème source d’énergie : les produits pétroliers, mais l’UEMOA est déficitaire en matière d’approvisionnement en hydrocarbures et la plupart des pays membres dépendent entièrement de l’extérieur (hors Union) pour leur approvisionnement en produits pétroliers ;
  3. L’énergie électrique représente une bien faible part du bilan énergétique des pays de l’UEMOA (de l’ordre de 3% par exemple au Bénin en 2015), avec une forte dépendance de l’extérieur pour sa production (hydrocarbures) et/ou son importation, à l’exception notable de la Côte d’Ivoire ;
  4. L’accès à l’énergie électrique est très inégal, souvent peu fiable malgré ses prix prohibitifs. Il est aussi marqué par une grande fracture entre le milieu urbain et le milieu rural où à peine un ménage sur dix à accès à l’électricité (le taux d’électrification n’était que de 8,2% en milieu rural contre 61,2% en milieu urbain au Bénin en 2015). Cette réalité compte pour beaucoup dans la pauvreté rurale, la désaffection des jeunes pour l’agriculture et dans l’accélération de l’exode rural ;
  5. Le potentiel des pays de l’UEMOA en énergies renouvelables (EnR) en général et du solaire en particulier est très important mais largement inexploité ; la contribution des EnR au mix énergétique de l’UEMOA est de l’ordre de 5%. Par exemple en 2015 au Bénin, elles ne constituaient que 3,4% de l’approvisionnement en électricité dont seulement 0,5% pour le solaire.

Il n’y a que 4 pays de l’UEMOA sur les 24 pays africains étudiés dans le classement 2017 de l’indice de performance énergétique du Forum Économique Mondiale (WEF) qui compare les pays en fonction de leur taux d’électrification et de leur capacité à fournir une énergie électrique sûre, abordable et durable : Sénégal 8ème avec 56,50%, Côte d’Ivoire 9ème avec 55,80%, Bénin 16ème avec 38,40%, et le Togo 19ème avec 31,46%.

Cette situation de pénurie structurelle constitue un handicap majeur pour les performances socio-économiques et l’émergence des pays de l’Union. Dans un secteur aussi prévisible, on peut s’étonner que nos pays aient été surpris par la forte croissance de la demande en énergie électrique, et que la situation de délestage chronique ait duré plus de deux décennies.

Par ailleurs le coût élevé de l’énergie électrique (y compris du raccordement) dans plusieurs pays est un des principaux facteurs limitant l’accès des populations pauvres surtout en milieux rural et péri-urbain.

  1. La nouvelle donne des EnR et en particulier du solaire

Autrefois perçues comme un luxe pour pays développés qui nécessite des subventions massives et pérennes, les EnR en général et l’énergie solaire en particulier sont, de nos jours, devenues compétitives. 

Comparatif des « coûts moyens actualisés » des EnR de 2010 à 2017

Le « coût actualisé » d’un système d’énergie électrique est une estimation économique qui intègre à la fois son investissement initial, ses coûts de fonctionnement et de maintenance répartis sur la production totale dudit système durant toute sa durée de vie. Le « coût actualisé » permet entre autres de comparer divers systèmes de production dans une logique de rentabilité économique.

Le comparatif ci-après des « coûts actualisés » sur la période 2010-2017 de 7 systèmes d’énergie électrique renouvelable (biomasse, géothermie, hydro-électricité, centrale solaire photovoltaïque, centrale à concentration d’énergie solaire, centrale éolienne offshore et onshore) par rapport à la fourchette des coûts actualisés de l’électricité produite avec des carburants fossiles (qui se situent entre 0,05 et 0,17 U$/kWh), permet de tirer la conclusion majeure que les coûts actualisés des EnR sont en chute libre depuis 2010, et sont devenues effectivement compétitives par rapport aux coûts actualisés de l’électricité produite à partir d’hydrocarbures. Ainsi :

  • Le coût actualisé du solaire photovoltaïque (PV) a baissé de 75% entre 2009 et 2017 et est aujourd’hui de l’ordre de 0,10 U$/kWh, soit à peine 50% de son coût actualisé il y a à peine 5 ans ;
  • En intégrant les projets et projections jusqu’en 2022, il apparaît que le PV pourrait passer sous la barre inférieure de celui des énergies électriques conventionnelles pour être de l’ordre de 0,03U$/kWh selon les projections de l’agence internationale pour les EnR (IRENA).

A ceci, on pourrait ajouter que le défi du coût du stockage de la production est en passe d’être relevé grâce à la conjonction des dynamiques du marché de l’énergie solaire et à celui des véhicules électriques. La baisse du prix des batteries va s’accélérer de l’ordre de 40% dans les 5 années à venir selon Bloomberg Energy Finance.

  1. L’énergie solaire offre une nouvelle rationalité économique pour le développement durable des pays de l’UEMOA

Ces récentes évolutions des EnR devraient bouleverser la donne du développement énergétique des Pays de l’UEMOA. L’énergie solaire (ES) est le type d’EnR qui est potentiellement disponible partout au sein de l’Union. Son déploiement présente une nouvelle forme de rationalité économique pour le développement durable des états membres, que l’on peut résumer en 5 points :

  1. Le déploiement de l’ES est économique, bien plus encore, il est plus pertinent, efficient et compétitif pour atteindre les populations actuellement hors-réseau conventionnel, comme en milieu rural ou à habitat dispersé, dans le cadre d’une production décentralisée ;
  2. Il crée beaucoup plus d’emplois que celui des énergies fossiles ;
  3. Il dynamise les économies locales, impulse la transformation de la production, facilite les activités génératrices de revenus des populations, en particulier les plus pauvres ;
  4. Il accélère la réduction de la pauvreté dans le cadre d’une croissance plus durable et inclusive;
  5. Il est un véhicule d’intégration des territoires et d’accélération pour l’atteinte des ODD.

Le développement de l’ES au sein de l’UEMOA permettra de mettre un terme à l’injustice économique qui veut que les plus pauvres paient plus cher l’accès à l’énergie. Par exemple, pour les ménages hors-réseau, l’éclairage par l’utilisation du kérosène coûte en moyenne au moins deux fois plus cher qu’un éclairage par des lampes à énergie solaire (4 U$ à 15 U$ par mois contre 2 U$ pour le solaire selon IRENA).

Ainsi, le coût total d’accès et de consommation du kWh d’énergie électrique est en général plus élevé en milieu rural, qu’en milieu urbain. Les populations rurales paient l’électricité plus cher et pourtant ce marché est considéré comme non solvable. De toute évidence, il ne peut devenir solvable que via des systèmes de production, de distribution, de gestion et de gouvernance qui restent à inventer.

  1. Conditions et stratégies nécessaires pour le développement d’une véritable économie régionale du solaire

La nouvelle donne des EnR et en particulier de l’ES appelle à revisiter les hypothèses et options des plans de développement existants pour le sous-secteur de l’énergie électrique et à reconsidérer les choix d’investissements ainsi projetés. En effet, créer les conditions permettant l’accélération du déploiement de l’énergie solaire exige un nouveau paradigme pour l’ensemble du sous-secteur, et la mise en place d’un écosystème d’incitation et de facilitation afin de réussir l’inclusion énergétique. 

Il s’agit de faciliter une transformation voire une révolution comparable à celle du fulgurant développement du GSM au sein de l’espace communautaire, qui a rendu quasi obsolète le téléphone filaire dont la nouvelle génération ignore désormais jusqu’à l’existence, et permet aujourd’hui l’accélération qui s’observe en matière d’inclusion financière grâce au mobile money né en Afrique au Kenya par le biais d’une innovation inversée comme le M’Pesa.

A l’instar de l’Afrique, le potentiel en énergie solaire de l’UEMOA est considérable. Selon l’Agence Internationale des Énergies Renouvelables (IRENA), l’irradiation solaire moyenne des pays africains (comprise entre 1750 kWh/m²/an et 2500kWh/m²/an) est le double de celle de l’Allemagne, qui dispose cependant d’une puissance installée (40 GW) près de 20 fois supérieure à celle de toute l’Afrique (2,1GW). Dans son rapport « Africa 2030 : Roadmap for a renewable energy future », IRENA estime que les EnR ne couvraient en 2013 que 5% des besoins énergétiques de l’Afrique, et que sa part du mix énergétique pourrait atteindre 50% en 2030 sous réserve d’une stratégie et des choix pertinents suggérés dans ledit rapport. Pour l’UEMOA, de déploiement de l’ES doit être au cœur d’une telle stratégie.

Deux conditions politiques majeures pour réussir l’inclusion énergétique dans le cadre du développement durable

  1. Réévaluer la politique énergétique commune de l’UEMOA à l’aune de la nouvelle donne des EnR et se doter d’une stratégie très claire qui projettent le développement du mix énergétique dans l’espace de l’Union et précisent la part des EnR en général et de l’énergie solaire en particulier ;
  2. Définir le cadre et les conditions du changement de paradigme énergétique pour l’inclusion énergétique via le développement des EnR en général et l’ES en particulier à travers un cadre légal et réglementaire incitatif.

Ce nouveau paradigme, tout en sanctuarisant le caractère de service public de l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables, modernes et à coût abordable, devra permettre de transiter vers un cadre incitatif facilitant l’engagement du secteur privé pour :

  1. La mobilisation de technologies et innovations pertinentes par rapport à la demande potentielle, urbaine comme rurale ;
  2. La mobilisation et l’internalisation des savoir-faire et compétences technique et managérial nécessaires ;
  3. Le développement de business model pertinents permettant l’inclusion énergétique ;
  4. La mobilisation de l’investissement privé et des PPPs pour produire, installer et gérer.

Pour conduire un tel changement de paradigme vers un mix énergétique, performant, résilient et durable au sein de l’Union, il faudra que soit disponible l’expertise pour :

  • Penser système à l’aune des innovations disruptives présentes et à venir en tenant compte du fait qu’il s’agit d’investissement à long terme ;
  • Conduire l’efficacité énergétique car la meilleure économie d’énergie est celle qui n’a pas été utilisée tout en générant une valeur ajoutée équivalente ;
  • Rechercher et capitaliser les synergies en privilégiant l’approche territoriale et la décentralisation ;
  • Jouer la carte de la complémentarité des EnR selon les potentialités des territoires afin de construire un mix énergétique performant et résilient aux plans économique, social et environnemental (systèmes hybrides) ; 
  • Rechercher une meilleure maîtrise de l’intermittence inhérente à l’ES, une combinaison avec d’autres EnR et surtout via une interconnexion en réseaux intelligents (ou smart-grids).
  • Se doter du savoir-faire nécessaire à la mobilisation des investissements dans les EnR en utilisant les ressources publiques pour catalyser l’investissement privé, en tirant aussi avantage de la volonté exprimée des partenaires au développement d’accompagner l’Afrique en particulier dans le cadre des initiatives liées aux accords sur le climat ;
  • Reconsidérer, dans le cadre du changement de paradigme pour atteindre l’inclusion énergétique, la pertinence et les performances des subventions existantes qui avantagent et sanctuarisent l’utilisation des énergies fossiles et les remplacer par des incitations articulées autour de mécanismes axés sur les performances liées aux objectifs et résultats du pour le développement des EnR et en particulier du déploiement de l’ES ;
  • Élever la veille stratégique au rang de fonction critique tant au niveau des acteurs publics que privés.
  1. Investissement et productions privés : Rôle du secteur privé et conditions nécessaires à son essor dans une perspective de création d’emplois

Le développement d’une véritable économie du solaire en zone UEMOA devra privilégier la mobilisation des acteurs du secteur privé dans tous les segments et composantes du marché et de la chaine des valeurs. Le financement public devra avoir pour objectif d’aider le secteur privé à surmonter les défaillances et autres obstacles du marché, à libérer et faciliter l’intervention et l’investissement des acteurs nationaux et internationaux du secteur privé, en privilégiant les business model, les innovations techniques, technologiques et managériales capables de répondre à la demande et de faciliter l’accès des usagers potentiels, surtout  ceux qui sont hors réseau conventionnel.

Pour accélérer l’inclusion énergétique au sein de l’Union et connecter les populations rurales, il faudra privilégier la production décentralisée très propice au déploiement de l’ES. Le secteur privé peut être mobilisé à travers la promotion de l’autoproduction d’énergie solaire par des producteurs indépendants d’énergie (IPP ou Independent Power Producers) et les PPP.

Le développement du hors réseau conventionnel principalement devrait s’adapter au contexte et à la demande grâce aux multiples options que permet l’ES à savoir :

  • Des mini-réseaux à énergie solaire pour alimenter les villages ou infrastructures socio-économiques ;
  • Des systèmes de production autonomes (ou SHS pour Solar Home Systems) pour alimenter les ménages non connectés, ou encore
  • Des systèmes de kits solaires (ou Pico systèmes solaires) pour satisfaire les besoins de ménages et de particuliers surtout en milieu rural (éclairage, chauffage, pompage d’eau, etc.) et autour desquels plusieurs business model innovants de type « pay-as-you-go » ont été développés comme ceux de M-Kopa en Afrique de l’Est ou Off-Grid Electric qui a pris pied avec succès en Côte d’Ivoire.

En effet, au nombre des initiatives emblématiques en Afrique figure la start-up kényane M-Kopa. Elle équipe déjà plus de 600.000 ménages en Afrique de l’Est totalisant 75 millions d’heures d’éclairages. Les acquéreurs de ces kits procèdent à leur remboursement pendant un an au moyen de SMS envoyés via une plateforme de paiement électronique. De nos jours, M-Kopa équipe en kits solaires de 8 à 20 W, environ 500 nouveaux foyers chaque jour. Elle estime que ses clients économisent chacun 630 € de facture énergétique sur les 4 années qui suivent leur investissement. La start-up a réussi en 2017 une levée de fonds de 43 millions d’euros pour des installations de plus grande puissance avec pour ambition d’alimenter en électricité un million de ménages supplémentaires. Le développement de M-Kopa exige désormais d’investir en R&D y compris en innovation pour la gouvernance de son écosystème.

Des business model restent à inventer ou adapter pour une production privée d’ES qui facilite l’inclusion énergétique au sein de l’Union.

Les expériences et initiatives pilotes de mobilisation du secteur privé via des mécanismes de facilitation d’accès au financement avec des incitations axées sur des objectifs et performances méritent d’être portées à l’échelle et généralisées. L’objectif principal est de surmonter les barrières existantes et les défaillances du marché qui empêchent le secteur privé de s’impliquer et d’investir pour fournir des services d’énergie fiables et renouvelables aux pauvres.

Cependant, pour attirer les investisseurs locaux ou étrangers en vue de l’implantation locale d’unités de fabrication et d’équipements à énergie solaire, les marchés nationaux sont trop étroits et les régulations nationales trop disparates, non spécifiques et comportent beaucoup de dispositions ou incitations perverses pour le développement du solaire. Il faudra transformer ces marchés parcellaires un marché intégré plus attractif parce que de taille plus importante et qui permettra aussi de faire jouer la concurrence pour baisser le coût du kWh.

L’action au plan communautaire devrait donc aussi avoir pour but de créer un véritable marché sous régional pour le développement de l’énergie solaire. Pour y parvenir l’Union devra se doter d’un mécanisme de financement flexible et dynamique capable d’impulser le développement d’une économie solaire pour une croissance durable et inclusive au sein de l’UEMOA et l’émergence d’un véritable marché sous régional.

  1. Quel mécanisme de financement communautaire pour le développement d’une économie du solaire (et des EnR) ?
  • Objectif général : Créer un véritable marché sous régional pour le développement de l’énergie solaire afin de promouvoir et faciliter l’inclusion énergétique pour une croissance durable et inclusive au sein de l’Union
  • Les objectifs d’un tel mécanisme
    • Créer, rtructurer et dynamiser un marché communautaire pour les EnR et en particulier pour le solaire ;
    • Renforcer les capacités nationales en matière de gouvernance innovante pour le développement de ce sous-secteur ainsi qu’en matière passation de marchés et de PPP-énergie et pour le choix de producteurs d’énergie indépendants (IPP) ; 
    • Promouvoir/mobiliser l’investissement privé et contribuer à la diversification et la compétitivité de l’offre en matière d’énergie solaire :
      • Stimuler les marchés communautaire/nationaux & locaux de prestataires de service et des chaînes de valeur nationales/locales qu’ils requièrent ;
      • Apporter des lignes de financement dédiées et des incitations financières pour impulser l’implication des acteurs du secteur privé ;
      • Soutenir le développement d’offres innovantes capables de répondre à la demande potentielle mais qui est actuellement hors-réseau conventionnel ;
      • Faciliter des financements mixtes (financements concessionnels & financements commerciaux), etc.
    • Promouvoir un aménagement énergétique équilibré du territoire de l’Union en facilitant l’accès à l’énergie dans les territoires locaux frontaliers entre pays de l’Union ainsi qu’à ses frontières. 

En conclusion, une stratégie gagnante pour faire décoller l’économie du solaire en zone UEMOA et assurer l’inclusion énergétique au sein de l’Union pourraient être résumée en 4 points :

  1. Réévaluer la politique énergétique commune de l’UEMOA à l’aune de la nouvelle donne des EnR et se doter d’une stratégie très claire qui projettent le développement du mix énergétique dans l’espace de l’Union et précisent la part des EnR en général et de l’énergie solaire en particulier ;
  2. Définir le cadre et les conditions du changement de paradigme pour atteindre l’inclusion énergétique via le développement des EnR en général et l’ES en particulier à travers un cadre légal et réglementaire incitatif pour la mobilisation du secteur privé ;
  3. Utiliser le financement public pour aider le secteur privé à surmonter les défaillances et autres obstacles du marché, libérer et faciliter l’intervention et l’investissement des acteurs nationaux et internationaux du secteur privé, en privilégiant les business model, les innovations techniques, technologiques et managériales capables de répondre à la demande et de faciliter l’accès des usagers potentiels, surtout  ceux qui sont hors réseau conventionnel;
  4. Se doter d’un mécanisme de financement flexible et dynamique capable d’impulser le développement d’une économie solaire pour une croissance durable et inclusive au sein de l’UEMOA et l’émergence d’un véritable marché sous régional.

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